Logo du MOCThierry Jacques préside le Mouvement ouvrier chrétien, qui fédère les organisations sociales démocrates-chrétiennes. Il réclame un « changement » après 87 jours de négociations, et noircit l’Orange bleue.

(Le Soir - 5 septembre 2007)

 

 

 

 

Le MOC était jusqu’à présent resté discret…

 

Parce que nous ne sommes pas là pour dire qui doit être au pouvoir, et parce qu’il fallait laisser ses chances à la négociation gouvernementale. Là, vous aurez constaté que plusieurs personnalités de la société civile et des syndicats sont sorties du bois : Luc Cortebeeck pour la CSC, Rudy De Leeuw et Anne Demelenne pour la FGTB, entre autres. Tous demandent que l’on revienne à l’agenda socio-économique. Je me joins à eux. Depuis plus de 80 jours, on a travaillé à l’envers, en se bagarrant sur le communautaire. Il faut repartir d’une page blanche, identifier les problèmes sociaux, économiques et environnementaux. Une fois identifiés ces problèmes, et une fois conçues les premières réponses, alors on peut voir si des changements institutionnels sont utiles, s’ils peuvent faire partie de la solution. Mais il faut remettre l’agenda à l’endroit.

 

La Flandre peut entendre ça ?

En tout cas, c’est ce que j’entends de la part des amis des organisations syndicales, des mutuelles et de toute la société civile au Nord.

 

Oui, mais les partis ?

Le décalage entre ce que veut la société civile et ce que prétendent les partis est alarmant. Je ne désespère pas que ceux-ci conviennent qu’il faut remettre l’agenda à l’endroit. Quatre-vingt-sept jours sans que l’on ait avancé d’un pouce, ça devient franchement dangereux pour le pays.

 

Comme Luc Cortebeeck, comme Anne Demelenne, vous ciblez l’Orange bleue…

Toutes les notes que l’on a vues passer jusqu’à présent, émanant de la négociation politique, sont inquiétantes. Le VLD mène la danse sur les questions socio-économiques, en ressortant ses recettes ultralibérales sous couvert « d’exigences institutionnelles » : flexibilité sans limite des contrats de travail, avec ouverture très large du contrat intérimaire ; limitation dans le temps des allocations de chômage, etc. De plus, en comparant les priorités des démocrates-chrétiens et des libéraux, je dis qu’on ne peut pas avoir un programme cohérent…

 

Il y en avait bien un, élaboré entre bleus et rouges, dans la violette…

Non, pas un programme cohérent… seulement une superposition de politiques. Ça marche quand la situation budgétaire le permet. Mais ici… Les chrétiens veulent renforcer le premier pilier de pensions, la pension légale, en assurant la liaison au bien-être, alors que les libéraux veulent encourager les pensions des deuxième et troisième piliers – complémentaires, collectives ou privées. Vu la situation budgétaire, on ne peut pas faire l’un et l’autre. Je ne vois pas non plus comment ils peuvent s’entendre sur les migrations, les sans-papiers, une question centrale pourtant, une bombe à retardement, qui appelle une réponse progressiste…

 

Alors…

Alors, pour avoir un programme cohérent, nous restons partisans de l’Olivier : socialistes, chrétiens-démocrates, écolos.

 

Elle ne ressort pas du 10 juin…

Mais qu’est-ce qui ressort du 10 juin ? Si on compte l’intégration de Vivant au VLD, le parti libéral flamand est celui qui a le plus perdu de voix en quatre ans, davantage que le SP.A ! Donc, le signal de l’électeur… On est dans un système électoral proportionnel basé sur la formation de coalitions. Les électeurs votent, les partis voient quels compromis s’imposent.

 

Disant « non » à la « jamaïcaine », Ecolo a posé une exclusive vis-à-vis de la N-VA, raidissant le CD&V… Cela bloquerait aussi l’Olivier, non ?

Non. Tout le monde pose des exclusives… et tout reste possible.

David Coppi

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