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En marge de la 94ème Semaine sociale du MOC, Christian Kunsch a donné une interview dans le journal L'Avenir. Retrouvez l'article sur le site web du quotidien en cliquant ici.

 

Le Mouvement ouvrier chrétien va débattre de l’Europe durant deux jours. Une Europe que son président veut fidèle à ses valeurs.

Que reste-t-il du «fameux espoir » que l’Europe a suscité à ses débuts? «Elle souffre des mêmes maux que la Belgique », analyse Christian Kunsch. La réflexion que le Mouvement ouvrier chrétien qu’il préside va ouvrir, ces jeudi et vendredi, à Charleroi portera sur la manière dont l’Union européenne «peut aider des pays comme le nôtre à surmonter les difficultés ».

 

Cette Europe vous déçoit? Vous inquiète?

 

Le dogme de l’équilibre budgétaire y règne, alors que depuis la création de l’euro, un déficit de 3% du produit intérieur brut était la norme admise. Les investissements publics sont mis en cause: cf. les problèmes du futur tram liégeois. Or regardez la Grèce: au bout de cinq ans d’austérité, elle n’est pas sortie des difficultés, mais a enregistré une augmentation de la mortalité infantile, et une hausse du taux de suicide.

Il y a le difficile problème des migrations, qui résulte notamment de la politique de la canonnière pratiquée dans le passé récent, en Irak comme en Libye. Elle rappelle que l’Europe devrait définir une politique extérieure commune. Cette question des migrants a donné lieu à un marchandage honteux avec la Turquie, qui ne résoudra rien et nourrira surtout les réseaux mafieux.

Et puis il y a ces poussées nationalistes inquiétantes dans plusieurs États-membres de l’Union européenne.

 

La Commission Juncker avait annoncé des préoccupations sociales. La commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, entend revoir la directive sur les «travailleurs détachés », qui a nourri des récriminations contre le «dumping social »…

 

La mauvaise humeur des camionneurs, cette semaine, le montre bien: certains problèmes devraient se régler au niveau européen, plutôt qu’au niveau national, voire régional chez nous.

On applaudit à deux mains l’initiative de Marianne Thyssen, mais le véritable test, ce sera le TTIP, le Traité transatlantique. Ira-t-on jusqu’à conclure un accord qui mettra l’Europe sous la coupe d’entreprises privées américaines?

 

Cette question reste en négociation: l’Europe a rejeté ce mécanisme de règlement privé des conflits…

 

Le problème, dans ces discussions, c’est le manque de transparence: ce qui est secret est suspect. On est face à une minorité de gens qui entendent réglementer l’ensemble de la planète au nom de leurs intérêts privés: ce n’est pas acceptable pour un mouvement comme le nôtre qui prône la justice, la solidarité, l’égalité. On ne peut admettre qu’1% des habitants de la planète aient autant de richesses que la moitié de la population mondiale! C’est pour cela que nous voulons une Europe forte, fidèle à ses valeurs.

 

Mais l’Europe est divisée entre ceux qui la veulent plus intégrée, et ceux qui n’y voient qu’un grand marché…

 

Pour nous, l’Europe sociale doit s’édifier après l’Europe économique. Car les gens ont besoin d’espoir: l’austérité, les mesures de régression, le dumping social ne mènent qu’à la désespérance. En témoigne le succès inattendu d’un film documentaire comme «Demain ».

Tout cela passera par des négociations démocratiques sur la forme que l’Europe doit prendre. En informant la population sur les enjeux. Notre mouvement est un mouvement d’éducation permanente. Qui passe par la culture du débat.

 

 

Donner des moyens au fisc

 

«Vive l’impôt!» proclamait le Mouvement ouvrier chrétien, il y a deux ans (cf. nos éditions du 16 avril 2014); son président persiste et signe: «Le déficit budgétaire ne résulte nullement de dépenses trop élevées, mais d’un manque de recettes», redit Christian Kunsch.

Des recettes, que, faute de moyens, le fisc n’arrive plus à percevoir.

Pour répondre aux inquiétudes «légitimes » de la population en matière de sécurité, le gouvernement fédéral a décidé d’y consacrer 400 millions supplémentaires, «mais cet effort ne fait que compenser les économies réalisées ces dernières années dans le secteur ». Et «il ne suffit pas de plus de militaires ou de policiers dans les rues pour assurer la sécurité, rappelle Christian Kunsch, il faut aussi un travail de prévention pour éviter la radicalisation de certains jeunes. Cela requiert des moyens ».

Le président du MOC pointe d’autres «urgences dans le secteur social ». Exclusions du chômage, réduction des allocations sociales; retrait du droit aux allocations d’insertion: «Autant de fausses économies qui génèrent des drames sociaux.»

 

Des impôts non perçus

 

Et de dénoncer le «scandale » de l’annonce, par le gouvernement fédéral, «d’économies supplémentaires, notamment par des sanctions à l’égard de bénéficiaires du revenu d’intégration, le jour même où les “ Panama papers ” révèlent une fraude fiscale à grande échelle».

Le Service public fédéral des Finances n’est «plus en capacité de collecter correctement l’impôt », assène Christian Kunsch. Six milliards seraient perdus en cinq ans, précise-t-il, citant la réponse à une question du député vert Georges Gilkinet. « Soit 1,2 milliard l’an: l’engagement de fonctionnaires supplémentaires au SPF Finances serait autofinancé.»

 

 

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