François MartouLe Mouvement ouvrier chrétien réitère son souhait de voir émerger un gouvernement de gauche. Il croit les chances d'aboutir à cela plus fortes qu'en 1999. Chaque année, à la fin du congé de Pâques, le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) organise sa traditionnelle semaine sociale.

Compte rendu dans La Libre du 25 avril 2003.

 

 

Mi-cérébral mi-festif, l'événement est choyé par les militants qui peuvent discuter le coup autour d'un verre et débattre en toute décontraction d'un thème qui a été préalablement choisi - cette année, la libéralisation du marché de l'énergie.

 

 

Le rendez-vous est aussi très prisé par le monde politique. Joëlle Milquet, Elio Di Rupo et Philippe Defeyt par exemple sont des habitués de la semaine sociale du MOC. C'est l'évidence même: ni le CDH, ni le PS ni Ecolo ne peuvent laisser croire qu'ils se désintéressent d'un mouvement qui fédère 2 millions d'affiliés et donc, potentiellement, 2 millions d'électeurs. A fortiori aujourd'hui, à quelques jours du scrutin fédéral.

 

Ce vendredi, ils étaient donc évidemment tous là, au premier rang, venus écouter le toujours très attendu discours de François Martou, président du MOC. Le porte-étendard de la gauche chrétienne n'est jamais aussi à l'aise que dans ce genre de circonstances, donnant à son intervention tantôt des allures de cours de morale politique, tantôt de franche gouaillerie.

 

Le thème du jour, c'est la libéralisation du marché de l'électricité. François Martou en saisit toute sa dimension exemplative. «En libéralisant le marché, scande-t-il, on espère diminuer le prix de l'électricité. Mais que va-t-il rester des obligations sociales de Tractebel (tarifs sociaux, limitateurs d'énergie, réglementation sur les coupures d'électricité, etc.)? La Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) qui remplace le comité de contrôle n'a pas l'air de beaucoup s'en soucier. Et c'est normal: on ne lui a pas donné ce rôle.

 

Le président du MOC enchaîne presque naturellement. « La façon dont est organisée la libéralisation du marché de l'électricité montre bien que l'Europe n'a toujours pas clairement défini les obligations des services d'intérêt général. Pour nous, cela fait partie d'un complot général. En 1980, on a voulu s'attaquer aux salaires, en 1990, c'est l'Etat qui a été menacé et depuis 2000, c'est la sécurité sociale.» Convergence à gauche Pour François Martou, deux modèles de société s'affrontent: « Davos et Porto Allegre ».

 

Le MOC prône évidemment le deuxième. En toute confiance: il croit même qu'il pourrait émerger au soir des élections. « La résistance au projet libéral, constate le président du MOC, est plus forte en 2003 qu'en 1999 lorsque Deprez, Nothomb et Busquin se chamaillaient pour être le premier chez Louis Michel. Une majorité avec le PS, Ecolo et le CDH - qui se dit d'accord avec nos objectifs - est possible. Certains prédisent l'émergence d'une coalition CD&V-VLD en Flandre, obligeant ainsi le PS et le MR à faire alliance en Wallonie. Ce serait une erreur de casting. De toute façon, je n'y crois.»

 

V.R. Mis en ligne le 25/04/2003 © La Libre Belgique 2003

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