aim samynAimé a fait partie de ces générations qui tendent à disparaître : celles des jeunes qui ont commencé à travailler à 14 ans. Jeune ouvrier du textile à Tournai, il est très rapidement « accroché » par la J.O.C. Cet engagement ne le quittera plus.  En 1954 il est permanent jociste régional pendant un an et demi et en 1957, il succède à Raymond Stélandre comme président national de la JOC.

1961 fut pour lui une année très importante.  D'abord parce qu'il se marie avec Christine qui est -et restera- l'amour de sa vie. En deuxième lieu, il devient secrétaire fédéral du MOC de Tournai et le restera pendant plus de 10 ans, avant de rejoindre le secrétariat général à Bruxelles comme secrétaire national chargé des dossiers culturels.

Comme animateur du MOC à Tournai, Aimé était dans son élément, d'autant qu'à cette époque, le secrétaire du MOC était en même temps permanent des Equipes Populaires. Là, ses qualités d'écoute, sa patience, sa disponibilité et sa bonne humeur à toute épreuve ont fait merveille. Sans entrer dans les détails, je voudrais retenir une action décisive qu'il a conduite et dont les effets se font encore sentir aujourd'hui.

Comme secrétaire du MOC dans les années soixante, il était évidemment mêlé aux nombreux débats politiques qui agitèrent les organisations sociales et culturelles à l'époque. Écartelé, comme ses collègues des autres régions, entre les tenants d'une alliance inconditionnelle avec le parti social-chrétien et celles et ceux qu'attiraient les nouvelles forces politiques du courant fédéraliste wallon, voire de la Wallonie picarde, il est parvenu dans cette région où le débat faisait rage, à dépasser les querelles politiciennes et les manoeuvres tactiques en s'investissant à fond dans un projet culturel pluraliste et y entraînant l'ensemble des organisations partenaires du MOC.

Profitant de la création imminente de la première maison de la culture à Tournai, il
a réussi à créer un front commun culturel mettant ensemble des chrétiens, des socialistes et des communistes autour de cet enjeu. S'opposant à une conception élitiste de la culture, il est parvenu, avec ses alliés, à faire du MOC le partenaire incontournable de la nouvelle institution, non seulement en obtenant des mandats dans les instances, mais surtout en y imposant la dimension de l'éducation permanente et de la culture populaire.

Cette impulsion a fait tache d'huile, et si, aujourd'hui, l'éducation permanente est inscrite durablement dans le paysage culturel wallon et bruxellois, c'est en partie à Aimé Samyn que nous le devons. Cette action, il a pu la consolider comme secrétaire national.

Aimé porte bien son nom, tant c'était un collègue et un camarade de travail agréable, attentif aux autres, d'un naturel profondément accueillant et cordial.  La gentillesse était sa seconde nature. J'ai beaucoup apprécié les vingt années passées à ses côtés.

Sa nature généreuse lui a cependant joué de mauvais tours. Serviable et disponible, Aimé ne savait pas dire non.  Et comme au MOC on a la fâcheuse tendance de charger la barque, il en prenait toujours plus, parfois trop, au risque d'y laisser sa santé. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre, mais je sais qu'il a parfois souffert du trop-plein de travail et de responsabilités qui pesait sur ses épaules.

Il puisait sa force dans sa foi et dans ses convictions fortement ancrées dans l'histoire du mouvement ouvrier. Il puisait également sa force dans le soutien permanent et l'amour inconditionnel qu'il portait à son épouse -dont il était si fier et si amoureux- et à ses trois fils, qui faisaient partie de lui-même.

Adieu, Aimé.
On t'aimait bien, comme tu nous as aimés.

Jean Daems
18.08.2011

logo csc be                             logo ep          JOC logo rouge horizontal          wsm logo

© 2009 MOC

moc-homeChaussée de Haecht, 579 à 1030 Bruxelles.
moc-phoneTél : 02 246 38 01 - Fax : 02 246 38 55
moc-email secret.gen@moc.be